Ce site existe parce que les chats existent
A. ZOOL. Genre de mammifères carnivores de la famille des Félidés comprenant le lion, le tigre, la panthère, le lynx, etc. Nom sc. felis. Chat haret, chat sauvage, chat-cervier (v. aussi chat-pard*, chat-tigre*) :
1. Le Small Cat House ou Home des félins mineurs, m’attire par ses exquis ocellots sud-américains, petites panthères miaulantes, son « léopard nébuleux » d’Assam, acheté en 1925, ses étranges bêtes presque inconnues, ce ratel à dos blanc, ce panda de l’Himalaya à queue d’écureuil et visage de loulou de Poméranie, qui pivote sur lui-même éternellement, comme le globe terrestre, ce gros chat gris de la Pampa, ce chat d’or, ce chat-pêcheur, et enfin ce lynx ravissant de Gambie, à oreilles noires, où les touffes de poils font des nœuds de rubans. Morand, Londres,1933, p. 132.
− En partic. région. (Canada). Chat (sauvage). Raton laveur. Capot de (ou en) chat sauvage. Capot de chat bien fourré (Cl. Jasmin, L’Outaragasipi,Montréal, 1971, p. 51).
B.− Lang. cour. Chat de gouttière, chat domestique. Petit animal domestique carnassier, à pelage de couleur variée souvent noir ou gris, se nourrissant de souris, de petites proies, et de la nourriture servie par ses maîtres. Chat noir, gris, tigré; petit chat, mère-chatte; chat angora, chartreux, persan, siamois; miaulement, ronronnement de chat. Un joli chat noir avec de grands yeux verts (Champfleury, Les Aventures de Mlle Mariette,1853, p. 72):
2. Les amoureux fervents et les savants austères Aiment également, dans leur mûre saison, Les chats puissants et doux, orgueil de la maison, Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires. Baudelaire, Les Fleurs du Mal,Les Chats, Éd. Le Dantec, 1857, p. 63.
3. Je ne sais pas. Jouons. − Et Jeanne repartit : − Vois-tu, le chat c’est gros, la souris c’est petit. − Eh bien? − Et Jeanne alors, en se grattant la tête, Reprit : − Si la souris était la grosse bête, À moins que le Bon Dieu là-haut ne se fâchât, Ce serait la souris qui mangerait le chat. Hugo, La Légende des siècles,t. 6, 1883, p. 374.
4. − Le dégel? Les météorologues de Paris ne m’en apprendront pas! Regarde les pattes de la chatte! Frileuse, la chatte en effet pliait sous elle des pattes invisibles, et serrait fortement les paupières. − Pour un petit froid passager, continuait « Sido », la chatte se roule en turban, le nez contre la naissance de la queue. Pour un grand froid, elle gare la plante de ses pattes de devant et les roule en manchon. Colette, Sido,1929, p. 39.
Rem. Compar. usuelles appliquées à l’homme à propos a) Du chat : agile, frileux, lascif comme un chat; bondir, sauter comme un chat; avancer à pas de chat; avoir des yeux de chat, un sommeil de chat. b) De la chatte (où les attributs de la chatte sont gén. appliqués à une femme) : un petit nez de chatte, un regard de (jeune) chatte; une langueur, une pudeur, une volupté de chatte; une âme, des grâces, des mines de chatte :
5. Elle avait l’air si doux, si tristement docile et d’attendre de moi son bonheur, que j’avais peine à me contenir et à ne pas embrasser, − (…) − ce visage nouveau qui n’offrait plus la mine éveillée et rougissante d’une chatte mutine et perverse au petit nez rose et levé, mais semblait, dans la plénitude de sa tristesse accablée, fondu, à larges coulées aplaties et retombantes, dans de la bonté. Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 831.
C.− P. métaph. [Appliqué à une pers. et surtout à une femme]
1. Personne dont certains traits physiques et moraux évoquent le chat ou la chatte. Les femmes, ces chattes de velours qui n’ont jamais de griffes qu’au moral (Barbey d’Aurevilly, 2eMemorandum,1839, p. 392).
− Spécialement
a) Littér. et fam. Chat fourré (p. réf. au manteau d’hermine porté par les juges de Cours d’appel). Juge, magistrat :
6. J’ai une certaine horreur de Napoléon premier du nom, de son entourage en bric à brac, de sa Cour de chambellans aplatis, de ses juristes de Code civil, de ses chats fourrés… L. Daudet, La Recherche du beau,1932, p. 162.
b) Arg. [P. réf. au mot greffier désignant le chat en arg.] Greffier; concierge de prison.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. d’argot.
2. Exclamations familières traduisant l’affection, la tendresse ou la compassion. Mon, ma [petit(e), pauvre, gros(se)] chat(te). Pauvre chat, comme je te plains avec tes affreuses migraines! (Flaubert, Correspondance,1872, p. 423).
3. Emploi adj.
a) [En parlant d’une pers. ou de son attitude] Qui a des manières douces et insinuantes. Un air chat; une mine chatte; des façons chattes :
7. Mais un regard de Nana le transfigurait, dans une sorte d’extase sensuelle. Elle était très chatte avec lui, le grisait de baisers derrière les portes, le possédait par des abandons brusques, qui le clouaient derrière ses jupes, dès qu’il pouvait s’échapper de son service. Zola, Nana,1880, p. 1435.
b) [Appliqué à un style] Ce style si chat, si gentil (Balzac, Lettres à l’Étrangère,t. 1, 1850, p. 21).
Rem. On rencontre ds la docum. les adj. a) Chatesque. Qui est propre au chat; qui offre les caractères du chat. Le chat jonquille! une crevette chatesque (Montherlant, Le Démon du bien, 1937, p. 1325); l’amour chatesque (Montherlant, Le Démon du bien, 1937, p. 1325). b) Chatique. Et ce sont des séries de petits miaulements tout à fait chatiques (Loti, La Troisième jeunesse de Madame Prune, 1905, p. 38).
II.− Expr. ou loc. fig., fam. ou proverbiales
A.− Expr. comportant une compar. implicite ou explicite
1. Courir comme un chat maigre. Courir très vite.
2. Écrire comme un chat. Écrire mal, au moyen de petites lettres illisibles :
8. M. le Directeur me dit un jour que j’écrivais comme un chat, et cette comparaison, neuve pour moi, me donna un fou rire, qui s’affola encore de ce que M. le Directeur, pour me montrer comment on forme les lettres, prit ma plume, qui n’avait qu’un bec, et écrivit comme un chat et demi. A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 250.
3. Faire une toilette de chat. Se laver de façon très sommaire.
4. S’entendre, vivre comme chien et chat. Se quereller, vivre en ennemis. Le temps n’est plus où la noblesse et la bourgeoisie vivaient entre elles comme chien et chat (Sandeau, Sacs et parchemins,1851, p. 17).
5. Passer comme un chat sur la braise. Aller très vite et, au fig., passer rapidement sur un fait douteux (cf. A. France, La Rôtisserie de la Reine Pédauque, 1893, p. 319).
6. Jouer au chat et à la souris. S’épier, se guetter par jeu en reculant toujours l’instant de la rencontre. J’aime jouer au chat et à la souris avant même d’avoir pris la souris (H. Bazin, La Mort du petit cheval,1949, p. 153).
B.− Loc. proverbiales
1. À bon chat bon rat. Toute défense doit être à la mesure de l’attaque (cf. Villiers de L’Isle-Adam, Contes cruels, Les Brigands à M. Henri Roujon, 1883, p. 251).
2. Chat échaudé craint l’eau froide. Toute expérience malheureuse doit servir de leçon de prudence. Je suis un mari indignement trompé et qui ne veut pas l’être une seconde fois… Chat échaudé craint l’eau froide (Theuriet, La Maison des deux barbeaux,1879, p. 133).
3. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Quand l’autorité supérieure est absente, les subalternes en profitent (cf. Balzac, Eugénie Grandet, 1834, p. 104).
4. La nuit, tous les chats sont gris. L’obscurité efface toutes les différences entre les personnes ou entre les choses (cf. Nodier, La Fée aux Miettes, 1831, p. 162).
5. N’éveillez pas le chat qui dort. Ne réveillez pas une histoire ancienne qui pourrait vous nuire (cf. Gourmont, Esthétique de la lang. fr., 1899, p. 281).
C.− Autres expr. usuelles
1. Acheter (vendre) chat en poche. Conclure un marché sans voir (ou montrer) l’objet de la vente. Je ne suis pas de ces gens qui, comme on dit, conseillent d’acheter chat en poche… Venez par ici… Vous les examinerez tout à votre aise (Sue, Atar Gull,1831, p. 6).Cf. aussi acheter, (ex. 16).
2. Appeler un chat un chat (allus. littér. à Boileau, Sat., I, 52 : J’appelle un chat un chat et Rolet un fripon). Dire les choses de manière franche :
9. Ce sont les enchantements de l’esprit et non les bonnes intentions qui produisent les beaux ouvrages. Celui qui, en toutes choses, appellerait un chat un chat, serait un homme franc et pourrait être un homme honnête, mais non pas un bon écrivain; car, pour bien écrire, le mot propre et suffisant ne suffit réellement pas. Joubert, Pensées,t. 2, 1824, p. 88.
3. [P. réf. aux larcins habituels du chat] Avoir d’autres chats à fouetter. Avoir d’autres préoccupations, des problèmes plus graves à débattre. Ils ont d’autres chats à fouetter que de s’occuper des cinquante mille amourettes de Paris (Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1844, p. 123).
♦ Il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Ceci n’est qu’une bagatelle pour laquelle il est inutile de se donner du mal.
4. Avoir un chat dans la gorge. Être enroué, ne plus pouvoir parler ou chanter. Pauvre petite! Elle aura eu un chat dans le gosier au moment de faire son trille (G. Sand, La Comtesse de Rudolstadt,t. 1, 1844, p. 7).
5. C’est le chat! [qui l’a fait]. Réponse ironique faite à une personne refusant d’endosser la responsabilité d’un méfait lorsque l’on est certain de sa culpabilité :
10. − Qu’est-ce que je t’ai donné hier?… a demandé Madame. − Deux francs… a répondu Monsieur… − Tu es sûr?… − Mais oui, mignonne… − Eh bien, il me manque trente-huit sous… − Ce n’est pas moi qui les ai pris… − Non… C’est le chat… Mirbeau, Le Journal d’une femme de chambre,1900, p. 175.
6. Donner sa langue au chat. Renoncer à découvrir la clef d’une énigme, d’une charade, etc. Une fois, deux fois, trois fois, donnez-vous votre langue au chat? (E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 227).
7. Emporter le chat. Sortir d’un lieu sans dire au revoir (cf. Mérimée, Lettres à Francisque Michel, 1870, p. 45).
8. Jeter le chat aux jambes de qqn. Rejeter la responsabilité d’une faute sur lui. Le cabinet autrichien (…) renvoyait le tout à la France, et nous jetait le chat aux jambes (Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 196).
Rem. De cette expr. est né le subst. masc. chat-en-jambe(s). Obstacle que l’on dresse délibérément devant quelqu’un en l’accusant à tort. M. Michaud lâcha l’accusation [envers Marie-Joseph Chénier] d’avoir laissé périr son frère : − un terrible chat-en-jambe, comme il disait (Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. 7, 1851-62, p. 25).
9. [P. réf. à l’habitude de laisser le chat à la maison quand on s’absente pour une courte durée] Pas un chat (Il n’y a). Il n’y a absolument personne. Six heures moins un quart. Il n’y a plus un chat dans les bureaux (Stendhal, Lucien Leuwen,t. 2, 1836, p. 349).
10. [P. allus. à la fable (La Fontaine, Le Singe et le Rat, livre IX, fable 17)] Tirer les marrons du feu avec la patte du chat. Se servir d’un intermédiaire pour qu’il effectue des tâches que l’on craint de faire soi-même (cf. Brillat-Savarin, Physiol. du goût, 1825, p. 162).
III.− [P. anal. avec I] Emplois techn.
A.− [P. anal. avec l’aspect physique du chat]
1. [Avec les moustaches] ICHTYOL.
a) Chat marin. Espèce de phoque.
b) Poisson(-)chat. Un poisson-chat lisse et noir, dressant, de chaque côté de sa tête moustachue, deux petits glaives translucides (Genevoix, Raboliot,1925, p. 20).
2. [Avec l’œil]
a) MINÉR. Œil-de-chat. Variété de chrysobéryl présentant des reflets chatoyants. L’œil-de-chat d’un gris verdâtre, strié de veines concentriques qui paraissent remuer (Huysmans, À rebours,1884, p. 59).
b) PEINT. Or de chat. Or massif, utilisé pour dorer les statuettes. Synon. or de Judée, or mosaïque.L’or et l’argent des chats (…) poudre éclatante des roches micacées ou talqueuses (G. Sand, Nouvelles lettres d’un voyageur,1876, p. 97).
3. [Avec la langue] PÂTISS. Langue de chat. Petit gâteau sec.
4. [Avec les griffes]
a) ARTILL. Instrument dont l’extrémité munie de griffes sert à visiter l’âme d’une pièce à canon.
b) MAR. et PÊCHE. Chat ou chatte. Grappin muni de quatre griffes servant soit à retirer les filets du fond de la mer, soit à draguer un cordage ou une chaîne d’ancre. L’ancre a été accrochée par la chatte, et à six heures elle était replacée au bossoir (Dumont d’Urville, Voyage de découvertes autour du monde,t. 5, 1832-34, p. 28).
− Spéc. Trou du chat (p. compar. avec une chatière). Espace rectangulaire ménagé dans la hune pour donner passage aux haubans, aux étais et aux gabiers (cf. J. Galopin, Cours de lang. mar., Matelotage et technol., 1925, p. 58, 79).
5. [Avec la queue]
a) Chat à neuf queues. Fouet à neuf lanières dont on se servait autrefois dans l’armée anglaise pour corriger les soldats et les marins. P. ext., mod. et pop., martinet :
11. « Bon, dit Robert, et qu’il ne m’épargne pas les coups de martinet, si je ne marche pas droit! − Sois tranquille, mon garçon », répondit Glenarvan d’un air sérieux, et sans ajouter que l’usage du chat à neuf queues était défendu, et, d’ailleurs, parfaitement inutile à bord du Duncan. Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 1, 1868, p. 40.
b) Queue de chat. Petit nuage blanc ayant un peu l’aspect d’une queue de chat. Il faisait beau temps, belle mer, jolie brise (…) il y avait au ciel plusieurs de ces petits nuages blancs nommés « queues de chat » (Loti, Le Roman d’un enfant,1890, p. 260).
Rem. Attesté en outre ds Verne, L’Île mystérieuse, 1874, p. 404 et Colette, Le Blé en herbe, 1923, p. 60.
B.− [P. anal. avec certains attributs du chat, ses goûts, son mode de vie]
1. BOTANIQUE
a) Herbe au(x) chat(s). [P. réf. à l’attirance exercée par cette plante sur les chats]
− Herbe au chat ou menthe de chat. Variété de népéta appelée cataire ou chataire. Nom sc. nepeta cataria (cf. cataire2) :
12. L’herbe au chat, qui croît d’elle-même dans nos jardins, attire la nuit autour d’elle, par son odeur forte de menthe, les chats du voisinage; ils se roulent dessus, la caressent, et en mangent avec un plaisir extrême. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 91.
− Nom commun de la valériane officinale, à fleurs blanches odoriférantes.
b) Pied-de-chat. Plante herbacée de la famille des composées à l’aspect blanc duveteux. Nom sc. antennaria. Ils soupèrent, assis en rond sur les pieds de chat, les pensées (Pourrat, Gaspard des Montagnes,Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 272).
2. CHORÉGR. [P. réf. à l’agilité du chat] Saut de chat. Suite de sauts latéraux s’effectuant les jambes écartées et repliées.
3. JEUX (d’enfants)
a) Le chat. Poursuite au cours de laquelle celui qui est rattrapé devient le poursuivant (ou chat). On ne songe plus qu’à jouer. Il n’y a pas moyen de s’exercer aux barres, ni au chat (P. de Kock, Ni jamais, ni toujours,1835, p. 39).
− Var. Le chat coupé. Jeu identique avec introduction d’un troisième partenaire dont le rôle est de « couper » (passer entre) les deux poursuivants.
b) Chat perché. Jeu d’équilibre et de poursuite au cours duquel le dernier joueur à s’être perché après un signal donné par le « chat » devient lui-même le chat et tente d’attraper l’un de ceux qui ont pied à terre. Nous avions d’interminables parties de cache-cache, de chat-perché et de main chaude (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Châli, 1884, p. 451).
c) Le chat et la souris. Jeu consistant en une poursuite autour d’un cercle de joueurs où le joueur désigné (la souris) désigne le chat en le frappant dans le dos; le chat doit alors suivre rigoureusement la trace de la souris qui serpente entre les bras levés des joueurs.
d) Le chat et le rat :
13. Nous avions aussi, devant la caserne, le jeu du chat et du rat. C’est un piquet planté dans la terre, auquel se trouvent attachées deux cordes; le rat tient l’une de ces cordes et le chat l’autre. Ils ont les yeux bandés; le chat est armé d’une trique, et tâche de rencontrer le rat, qui dresse l’oreille et l’évite tant qu’il peut. Ils tournent ainsi sur la pointe des pieds, et donnent le spectacle de leur finesse à toute la compagnie. Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, p. 157.
C.− Arg. [Sans doute par rencontre homon. avec chas] Sexe de la femme. Aucun de ses rêves n’était allé jusqu’à l’homme. Elle n’avait jamais pu franchir son chat (Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 821).Cf. aussi chas1ex. 3.
Rem. 1. Attesté ds la plupart des dict. d’arg., à côté du fém. chatte. 2. À rapprocher de l’expr. laisser aller le chat au fromage. [En parlant d’une femme] Se laisser abuser (attesté ds Ac. 1835, Lar. 19e, Littré, Ac. 1878).
Prononc. et Orth. : [ʃa], fém. [ʃat]. Rouss.-Lacl. 1927, p. 182, note qu’il y a liaison du t dans les cas suiv. : chat˘échaudé; acheter chat˘en poche; cf. aussi Littré qui ajoute : jeter le chat˘aux jambes. Littré rappelle que Palsgrave ,,dit que le t se lie avec la voyelle qui suit« . Enfin Littré signale que chats (au plur.) rime avec pas, appas. Aurait donc au plur. le timbre post. Ce timbre s’explique par l’amuïssement de l’s dans le plur. chats. À ce sujet cf. G. Straka, Syst. des voyelles du fr. mod., Strasbourg, Inst. de Phonét., 1950, p. 22 et Bourc.-Bourc. 1967, § 160. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Masc. 1. 1160-85 zool. ([Chr. de Troyes], G. d’Angleterre, 2012 ds T.-L.); 1177-80 (Id., Chevalier Lion, 302, ibid.); 1672, 3 juill. terme d’affection mon petit chat (Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 3, p. 138); 2. loc. a) av. 1778 ne pas trouver un chat « ne trouver personne » (Volt., Lett. vers et prose, 25 ds Littré); b) 1835 avoir un chat dans la gorge (Ac.); c) 1853 écrire plus mal qu’un chat (Champfleury, Les Aventures de MlleMariette, p. 27); 1855 une écriture de chat (G. Sand, Histoire de ma vie, t. 3, p. 362); 3. 1532 chatfourré (Rabelais, Pantagruel, éd. Ch. Marty-Laveaux, chap. 7, p. 247); 4. a) 1611 saut du chat « saut exécuté par des jongleurs » (Cotgr.), attest. isolée; 1931 danse saut de chat (MlleA. Meunier, Danse classique, p. 269); b) 1852 jeux chat perché (Labiche, Edgar et sa bonne, I, 10, p. 234); 5. a) 1704 p. anal. « sorte d’instrument muni de griffes que l’on introduisait dans une bouche à feu pour s’assurer qu’il n’y avait pas de dépression dans les parois intérieures » (Trév.); b) 1845 chat à neuf queues (Besch.). B. fém. 1remoitié xiiies. chate « femelle du chat » (Renart, éd. M. Roques, branche III, 3872). A du b. lat. cattus « chat », ives. (Palladius ds TLL s.v., 620, 83) d’orig. incertaine (v. Brüch, Einfluss Germ., 7-8; FEW t. 2, 1, s.v. cattus, p. 520); 2 b serait d’apr. P. Guiraud, Structures étymol. du lex. fr., p. 122, dû à la collision paronymique avec maton « caillot, grumeau » (FEW t. 6, 1, p. 522a) et matou « chat »; 2 c signifierait proprement, d’apr. le même, « écrire comme un greffier » d’apr. l’arg. greffier « chat » (Esn.), lui-même issu de griffard, nom arg. du chat (Vice puni, 1827 ds P. Guiraud, op. cit., p. 123); 5 b est la trad. de l’angl. cat-o’-nine-tails « [chat à neuf queues] instrument de correction autorisé dans la marine et l’armée britanniques jusqu’en 1881 » (1695 ds NED; 1788, cat par abrév., ibid., s.v. cat); B du b. lat. catta « id. ».
STAT. − Fréq. abs. littér. Chat : 2 980. Chatte : 491. Fréq. rel. littér. Chat : xixes. : a) 2 521, b) 5 501; xxes. : a) 5 399, b) 4 326. Chatte : xixes. : a) 308, b) 777; xxes. : a) 1215, b) 676.
DÉR. 1.
Chattement, adv.,fam. À la manière douce et enjôleuse des chattes. Elle alla chattement à lui (Balzac, Le Cousin Pons,1848, p. 129).− Seule transcr. ds Littré : cha-te-man. − 1reattest. id.; de chatte1, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 1.
2.
Chatter, verbe intrans.Mettre bas (cf. chatonner, dér. sous chaton1). Emploi pronom., néol. d’aut. Se transformer en chat. Deux [chats] étaient si hauts sur pattes, qu’après tout c’était sans doute d’anciens lévriers qui s’étaient chattés (A. Suarès, Voyage du Condottière,t. 3, 1932, p. 246).− [ʃate], (elle) chatte [ʃat]. Ds Ac. 1694-1878. Fér. Crit. t. 1 1787 propose chater. − 1resattest. 1680 chater (Rich. t. 1), 1690 chatter en concurrence avec chattoner (Fur.); de chatte1, dés. -er.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, passim. − Guiraud (P.). Le Ch. morpho-sém. des noms du chat. B. Soc. Ling. 1966, t. 61, pp. 128-145; Écrire comme un chat. Le ch. morpho-sém. de chat. In : [Actes du VIIIeCongrès d’Ét. rom.]. Florence, 1926. − Quem. 2es. t. 1 1970. − Rey (A.). À propos de la déf. lexicogr. Cah. Lexicol. 1965, t. 1, no6, pp. 73-80. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 91, 105. − Sain. Lang. par. 1920, p. 379. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 172-173; t. 2 1972 [1925], p. 159.
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